Renouvellement urbain : entretien avec Jean-Luc Mesnard, Directeur de l’Aménagement
Publié le 17 septembre 2024
Dans le cadre de l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) fixé pour 2050 par la loi Climat et Résilience, et de la stratégie du Groupe dédiée au renouvellement urbain, nous avons échangé avec Jean-Luc Mesnard, Directeur Lamotte Aménageur Lotisseur. Entretien complet.
Sommaire :
Les attentes des communes et collectivités
Des demandes spécifiques en matière d’aménagement ?
Les indicateurs pour mesurer l’impact des nouvelles constructions
Comment compenser l’artificialisation des sols ?
Les projets d’aménagement à Guipry-Messac et Servon-sur-Vilaine
Par rapport à l’objectif ZAN, quelles sont les attentes des communes et collectivités ?
« Elles sont très diverses selon les communes, entre celles qui veulent limiter leur extension se servent de la loi et celles qui, ‘bâtisseuses’, se battent pour défendre leur position. Ces dernières ont besoin d’accueillir des projets sur le territoire pour maintenir la population, pérenniser l’emploi, maintenir des équipements (écoles…) et activités… »
Les collectivités ont-elles des demandes spécifiques en matière d’aménagement ?
« Elles veulent traiter leurs friches urbaines, industrielles, commerciales, alors qu’elles n’ont que peu de moyens économiques et de maîtrise foncière. Dans ce contexte, les collectivités cherchent à densifier quand les habitants, souvent, s’y opposent. »
Comment et avec quels indicateurs mesurons-nous l’impact de nos nouvelles constructions ?
« Pour mesurer l’impact sur la surface des sols artificialisés, un premier indicateur est la moindre consommations d’ENAF (espaces naturels, agricoles et forestiers) que traduit la diminution progressive de la taille moyenne de nos lots. Un autre indicateur est la part croissante d’espaces déjà artificialisés dans nos opérations. »
Quelles sont nos actions pour compenser l’artificialisation des sols ?
« Il s’agit d’ores et déjà de mutualiser entre du renouvellement urbain souvent très coûteux (dépollution, déconstruction) et extension urbaine. À terme, l’artificialisation ne sera pas compensable, mais strictement interdite. Déjà, sur certains territoires, l’aménagement, même mesuré, de zones humides, n’est plus compensable mais tout simplement proscrit. »
« En tant qu’aménageur et acteur de l’immobilier, nous nous devons de répondre sur les sujets où il y a une part de renouvellement urbain car il est indispensable d’accélérer notre mutation. »
Quelles sont les des projets d’aménagement à Guipry-Messac et Servon-sur-Vilaine ?
« Le projet Cosmos à Guipry-Messac et l’aménagement de la ZAC du Champ-Marqué à Servon-sur-Vilaine sont deux cas représentatifs de renouvellement urbain. »
« Guipry-Messac est à 100% en renouvellement urbain, les surcoûts étant compensés par des subventions du Fonds vert (anciennement Fonds friche) que la commune a obtenu auprès de l’État : nous y développons un programme très diversifié en termes de formes urbaines et de mixité sociale. »
« À Servon-sur-Vilaine, il n’y a pas de subvention mais de la mutualisation entre la partie renouvellement urbain, déficitaire, et extension urbaine, bénéficiaire : là aussi, une forte ambition, en densité notamment. »
OUi au renouvellement urbain !